Fièvre équine : Tout ce qu’il faut savoir

Aussi appelée néorickettsiose équine en médecine vétérinaire, la fièvre équine est une maladie équine grave pouvant entraîner de la fièvre, une perte d’appétit, de la diarrhée… Et jusqu’à la mort dans les cas les plus graves.

Les chevaux paissant près de sources d’eau douce ou sur des pâturages irrigués sont les plus susceptibles de contracter cette infection bactérienne. De quoi surveiller de près vos équidés laissés en liberté !

Qu’est-ce que la fièvre équine ?

La fièvre équine est une maladie causée par une infection bactérienne qui peut entraîner de nombreux symptômes.

Historiquement, les vétérinaires eurent du mal à identifier les origines de la maladie. À l’époque comme aujourd’hui, la pathologie est apparue durant les mois d’été les plus chauds. Et a été principalement associée aux chevaux paissant près des cours d’eau. Initialement connue comme le « choléra du cheval » ou la « typhoïde abdominale » autour de 1924, la fièvre équine ne sera désignée sous ce terme que plus tard.

Quelles sont les causes de la fièvre équine ?

La fièvre équine est une maladie causée par la bactérie Neorickettsia risticii, qui vit dans les douves (ou vers plats). Ces douves se développent dans les escargots aquatiques mais les insectes aquatiques tels que les demoiselles, les phryganes et les éphémères peuvent également attraper les bactéries des douves infectées. Les insectes aquatiques sont abondants dans les milieux naturels et peuvent représenter une source importante d’infection durant l’été et l’automne.

Les chevaux l’attrapent alors à leur tour en broutant près des ruisseaux d’eau douce, des rivières ou même sur des pâturages irrigués. La bactérie est également excrété dans les excréments du cheval, mais les chevaux exposés à des excréments contaminés sont rarement infectés. Il leur faudrait pour cela ingérer de grandes quantités de fumier.

A noter que la fièvre équine peut également s’attraper là où aucun plan d’eau n’est présent. Les insectes morts ou vivants porteurs de la bactérie peuvent se trouver dans les seaux d’eau, le foin ou les pâturages secs.

Autant de raisons d’être particulièrement conscient des conditions de pâturage que vous proposez à vos chevaux. Il suffit pour cela de se poser quelques questions :

• Pâturent-ils près d’un étang ou d’un ruisseau d’eau douce?
• Est-ce le printemps ou l’été ?
• Ont-ils accès à un pâturage irrigué ?
• Vivent-ils suffisamment près d’une source d’eau douce pour qu’un insecte puisse voler ou être soufflé dans ce rayon de pâturage par le vent ?

Si l’une de ces conditions est remplie, sans doute sera t-il bon de connaître le protocole associé à la fièvre équine.

Les symptômes de la fièvre équine

Les chevaux atteints de la fièvre équine peuvent présenter un ou plusieurs des symptômes suivants (certains pouvant être assez légers) :

• Diarrhée (45 à 60% des cas).
• Fièvre.
• Anorexie.
• Dépression.
• Coliques légères.
• Fourbure (20 à 25% des cas).
• Déshydratation.
• Rétention d’eau.
• Diminution des bruits intestinaux.

Les juments gestantes peuvent également présenter un risque de fausse couche.

Les signes cliniques durent généralement entre 1 et 15 jours. En cas de symptômes, appelez votre vétérinaire sans attendre. Il effectuera une analyse sanguine pour rechercher les bactéries dans les globules blancs ou le fumier.
Une fois la bactérie ingérée, la période d’incubation est d’environ 1 à 3 semaines. Elle est alors libérée dans le tractus gastro-intestinal, où elle infectera les cellules de surface, généralement du côlon. Elle se reproduit ensuite dans les cellules et les tissus, finissant par se retrouver dans le système circulatoire.

L’infection qui en résulte endommage la muqueuse du côlon (appelée colite), empêchant l’absorption de l’eau et des électrolytes. Dans les cas graves, la membrane muqueuse compromise peut également entraîner une ulcération et la mort des tissus de la muqueuse intestinale.

La fièvre équine se révèle ainsi mortelle pour 5 à 30 % des chevaux.

Comment traiter la fièvre équine ?

Un traitement précoce améliorera sans aucun doute les chances de survie. Il sera recommandé pour les chevaux évoluant dans des zones endémiques, et développant des signes cliniques.

Le traitement sera généralement à base d’oxytétracycline, administré deux fois par jour pendant 5 jours. L’hydratation devra être accentuée. Des fluides intraveineux et une supplémentation en électrolytes pourront être recommandés. Dans les cas graves, une transfusion sanguine sera peut-être nécessaire.

La réponse au traitement est généralement observée dans les 12 à 24 heures.

Si des rechutes surviennent après l’arrêt du traitement par oxytétracycline, une deuxième cure sera recommandée. Vous compléterez les soins par un régime de foin à base d’herbe, jusqu’à ce que la consistance fécale soit redevenue normale.

Les chevaux souffrant de fourbure à la suite de la fièvre équine pourront également bénéficier d’une literie de soutien, de glace et de méthodes de soulagement de la douleur.

Comment prévenir la fièvre équine ?

La vaccination reste ici la meilleure prévention et doit être programmée juste avant le pic d’éclosion des insectes. Soit généralement du milieu à la fin de l’été et au début de l’automne.

Pourtant, il peut être difficile de sélectionner la bonne souche bactérienne à incorporer dans le vaccin. De nombreux chevaux n’ont d’ailleurs pas une réponse forte de leurs anticorps face aux vaccins. Et les anticorps sont de courte durée. Pour ces raisons, en particulier dans les zones endémiques, la vaccination sera recommandée tous les 3 mois, et tous les 6 à 12 mois dans les autres zones.

En plus de la vaccination, vous ferez aussi de votre mieux pour limiter l’exposition de votre équidé aux insectes aquatiques durant les périodes à risque. Cela passera par un accès limité aux plans d’eau. Le nettoyage quotidien des seaux d’eau, la protection de la nourriture en la couvrant. Et la mise en veille des lumières autour des écuries et des pâturages, pour ne pas attirer les insectes.

Les chevaux de toutes races et de tous âges peuvent être affectés par la fièvre équine. Bien qu’elle ne soit pas courante chez les jeunes chevaux de moins d’un an. Les cas cliniques surviennent sporadiquement, et les épidémies sont rares.

Restez attentifs aux symptômes de votre cheval, afin de traiter la fièvre équine dès sa survenue !