Comment prévenir les coliques équines de l’automne-hiver ?
Ah, l’automne… Avec ses belles couleurs, et la fin de la saison des spectacles qui permet de basculer vers d’agréables promenades en famille. Le changement de saison toutefois s’accompagne régulièrement de petits désordres intestinaux, avec une récurrence accrue des coliques notamment.
Sans être une maladie en soi, la colique se manifeste par des douleurs à l’estomac, dont les causes peuvent être multiples. Si toutes ne peuvent pas être évitées, adapter soigneusement la gestion de votre cheval permettra d’en réduire l’incidence, et l’intensité des symptômes. De quoi prendre le temps de se pencher sur le phénomène afin de prendre les mesures préventives qui s’imposent.
Suivez le guide !
La survenue ou non des coliques dépend en grande partie de la météo. Les variations de température peuvent entraîner le gel de l’eau, ce qui peut amener les chevaux à boire sensiblement moins. À cette période de l’année, ils passent également d’un régime à forte humidité (herbe au pré) à un régime à faible humidité (foin séché).
Les coliques les plus associées aux mois froids sont liées à l’impaction. Lorsque les aliments ingérés cessent de se déplacer efficacement dans l’intestin du cheval, la matière peut s’accumuler et former un blocage. Des gaz remontent ensuite derrière le blocage, provoquant une distension de l’intestin et des douleurs associées.
Assurez-vous que le cheval ait toujours de l’eau à disposition, celle-ci pouvant geler pendant la nuit et ne pas fondre avant la fin de la matinée.
Ce que vous trouverez dans l'article :
Quelques points à garder à l’esprit pour la prévention
Attention aux plantes vénéneuses !
L’ingestion de plantes vénéneuses peut constituer un risque plus élevé à l’automne. Les chevaux affamés sont davantage susceptibles de s’y intéresser à mesure que la quantité d’herbe diminue.
Prenez le temps d’inspecter vos pâturages et d’éliminer les mauvaises herbes.
Repensez les sources et la consommation de fourrage
L’automne étant une période de transition, procédez à celle-ci de manière graduelle, sans changements soudains dans le régime alimentaire. L’intestin du cheval a besoin d’environ 2 semaines pour passer d’un fourrage à un autre, afin de réduire le risque de coliques.
Les chevaux brûlent plus de calories par temps froid pour rester au chaud et, dans certains cas, peuvent commencer à perdre du poids en conséquence. Vous proposerez alors des repas fréquents, principalement à base de foin. Utilisez une mangeoire lente où mettre du foin à la disposition de votre cheval 24 heures sur 24, et 7 jours sur 7.
Si votre cheval perd du poids malgré la présence de fourrage en libre service, sans aucun problème de santé sous-jacent, consultez votre vétérinaire afin de savoir quelle sera la meilleure façon d’ajouter plus de calories à son alimentation. Plutôt que de doubler le grain, passez peut-être à un foin plus dense en énergie. N’oubliez pas, dans tous les cas, de toujours effectuer la transition sur plusieurs jours.
De l’eau fraîche et propre à disposition
Les besoins en eau peuvent augmenter à l’automne-hiver, en raison de la sécheresse de l’herbe et de l’augmentation de la consommation de foin. Assurez-vous que de l’eau fraîche et propre soit fournie 24 heures sur 24.
Observez également le comportement de vos chevaux pour vous assurer que tous les chevaux peuvent accéder à l’eau. Dans les petits enclos, un cheval peut empêcher les autres chevaux d’accéder aux sources de nourriture et d’eau.
Une eau à bonne température
Gardez un œil sur les seaux d’eau et fournissez de l’eau chauffée les nuits où la température baisse rapidement.
Un seau d’eau peut geler en six à 12 heures. Si vous le remplissez en début de soirée, votre cheval peut très bien passer une partie de la nuit sans eau. Or, chaque individu a besoin d’une trentaine de litres au quotidien. Et la plupart semblent d’ailleurs préférer l’eau légèrement chaude à une eau à température ambiante.
Surveillez la quantité d’eau consommée afin de pouvoir agir de manière préventive en cas de diminution de la consommation. Pensez aux seaux isolés et aux chauffe-réservoirs, qui peuvent aider à maintenir l’écoulement de l’eau.
Une hydratation sous haute surveillance
La déshydratation augmente le risque de coliques impactées.
N’hésitez pas à discuter avec votre vétérinaire des petits rituels à mettre en place afin de vous assurer que tout va bien. Un simple pincement de la peau, au niveau de l’épaule du cheval, permettra déjà d’évaluer brièvement le taux d’hydratation. Une réponse cutanée ralentie peut indiquer un degré de déshydratation.
Partant de là, vous pourrez par exemple faire tremper le foin une dizaine de minutes avant de le proposer à votre cheval, afin d’apporter davantage d’eau dans l’intestin. Ou transformer vos différentes céréales en bouillie équilibrée, avec une bonne quantité d’eau.
Un programme préventif strict contre les parasites
Discutez avec votre vétérinaire des tests fécaux et du contrôle des parasites appropriés. Les charges parasitaires peuvent être un risque élevé de coliques.
Ajoutez à cela une bonne dose d’exercice afin de garder l’intestin de votre animal en mouvement, pour une routine complète ! Si l’animal passe ses journées au box, proposez-lui des sorties fréquentes.
S’il est au pré, tentez de le nourrir plus loin de son abri et de son eau, de sorte qu’il doive marcher pour obtenir sa nourriture.
En réalité, les coliques ne suivent pas de calendrier précis. N’importe quel cheval peut être atteint de douleurs intestinales, et ce à tout moment de l’année. Cela dit, certains types de coliques sont plus susceptibles de se produire en hiver.
Par chance, les impactions sont généralement faciles à diagnostiquer. Beaucoup peuvent être confirmées par palpation rectale, et le traitement est généralement simple. Une dose d’analgésiques, éventuellement un sédatif, associée à une bonne hydratation, et les choses rentrent le plus souvent dans l’ordre d’elles mêmes.
Ne reste qu’à rester attentif aux petits signes de leur apparition, afin de prendre les mesures qui s’imposent pour prioriser le bien-être et le confort de votre animal !